El poeta senegalés Léopold Sédar Senghor

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Un baobab en la isla de Gorée

Léopold Sédar Senghor, poeta senegalés de expresión francesa, nacido en Joal, fue el fundador del Senegal independiente. Era considerado uno de los poetas de la negritud. En muchos de sus poemas canta a la mejer, a su pueblo, pero también a su mujer, normanda, a Martin Luther King, a la paz y hermandad entre los pueblos. Reivindica su «gota de sangre portuguesa», toda su estirpe y los pueblos del Senegal.

En su poesía, que no debe encasillarse solamente bajo la etiqueta de la negritud, hay algo de atlántico, una mezcla de nostalgia y de amor a la vida. Como dijo Alain Bosquet, en su poesía se puede encontrar un paralelismo -que no imitación, en absoluto- con Blaise Cendrars, Paul Claudel y con St. John Perse.

Sur la plage bercé

(Léopold Sédar Senghor)

Sur la plage bercé par la mer chère! Les

filaos, je médite avec las canards sauvages

Je pensé à toi. Popenguine Rufisque et Toubab-Dyalaw,

Joal Portudal Palmarin

Les noms splendides des forts blancs, et qui chantent

bas à mes songes.

Mon nom qui songe, la goutte de sang portugais, haïe

Chérie, oh! Qui danse les vieilles saudades.

Ainsi. Ils débarquent. Nous les reçûmes cmmes des

Masques peints, à deux genoux.

Ils débarquèrent sous les ailes bleues, voiles blanches

des Alizés

Sur le sable et le soleil purs, sous le soleil et le sable

fervents.

Ivres de sperme et de fureur, ils débarquèrent, ivres de

foi tel un vin fort.

Sur l’arène ils ont bâti des forts comme des fleurons,

sur sept cents kilomètres.

Et des créneaux. Et la forcé a croulé

Et il n’en reste plus que les rèves bleus des touristes,

Et c’est très beau.

Mais les visions du poète, nous les bâtirons dans la

pierre de Rufisque.

Ils ont creusé sur la colline de grès rouge, jusqu’au

basalte noir de l’âme

Dans le basalte ils ont scellé leur coeur, la Vénus ryth-

mique de Grimaldi.

Elle fait tomber les pluies de miséricorde dans les

hivernages cycliques

Lorsque la faim fane les joies et fait sonner les os

comme les olifants

Ou que la misère humilie les ventres mous.

Or je songe à la foi furieuse, à la tendresse portugaise.

Saudades des temps anciens, et la brise était fraîche et

l’hiverbage humide

Saudades de mes nostalgies, je pensé à l’Africaine, à

la Peule d’or sombre

À toi. Ta goutte de sang ibérique, douceur et ferveur

comme une fourrure

Comme un plain-chant, non! Comme une berceuse

Malinké.

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